Twictée collaborative, Twittclasse… les pratiques du micro blogging en milieu scolaire font l’objet d’expérimentations depuis plusieurs années. Elles sont déclinées en fonction des projets éducatifs et des niveaux. Et dès la maternelle, elles peuvent se justifier selon Serge Tisseron.
Le micro blogging peut servir les apprentissages scolaires dès le plus jeune âge affirme Serge Tisseron. Spécialiste du développement cognitif de l’enfant, depuis 2006, ce scientifique explore la relation entre le numérique et les jeunes. Il a proposé, entre autres, ses recommandations sur l’usage des écrans pour les 3-6-9-12 ans, détaillées sur l’emedia. Concernant l’usage du micro blogging, avec par exemple Baby Twit, désormais baptisé Edutwit, un outil spécialement développé pour les écoles, il milite en faveur de ce type de pratique, avec 3 arguments majeurs :
- « Le premier objectif est de permettre aux enfants de comprendre le monde dans lequel ils sont plongés. Car des tweets, il en est beaucoup question, que ce soit au Journal télévisé ou à la radio.
- La seconde raison est liée à l’apprentissage du travail collectif. Fabriquer un tweet à plusieurs, c’est devoir décider de ce dont on va parler, et de la manière d’en parler.
- Apprendre à parler dans le style twitter, c’est s’obliger à respecter le cadre de messages limités à 140 caractères… Cet apprentissage de la concision est essentiel à l’utilisation logique et pertinente de la langue française. Apprendre à s’exprimer de manière limpide, claire et cohérente a toujours été l’un des objectifs majeurs fixés aux maternelles. Avec Twitter, cet objectif trouve un nouveau support d’actualité motivant. »
La Twictée est plus qu’un moyen d’apprendre l’orthographe, la conjugaison ou la grammaire. Cette formule de dictée collaborative à l’aide de 140 caractères est pratiquée par de nombreux enseignants. Avec l’article ‘’Comment la dictée est entrée dans l’ère digitale, comment ça marche ?’’, le blog Digital For All Now permet d’en découvrir plusieurs avantages : l’apprentissage d’outils numériques, de claviers tactiles, la maîtrise de l’identité digitale, le principe des hashtags (#), le travail collaboratif entre plusieurs classes, l’évaluation entre pairs, l’autonomie, le tout sous une forme plus ludique, appréciée des élèves, précisent des commentaires de professeurs sur NVI.
Les enseignants y trouvent également de nouvelles sources de satisfaction : l’appartenance à une nouvelle communauté de pratique l’entraide entre collègues, et bien au-delà des frontières de l’académie.
« C’est aussi pour nous, professeurs, une ouverture sur le monde. Nous pouvons par exemple échanger instantanément avec des enseignants québecois… et cela peut déboucher sur des projets entre classes, au-delà de la twictée » constate Véronique Brun.
Pour les enseignants qui souhaitent découvrir l’intérêt pédagogique des sites de micro blogging et comment mettre en œuvre ce type d’outil dans le cadre d’une classe, plusieurs sources et retours d’expérience sont disponibles sur Internet ou par le biais de formation. En voici quelques exemples.
- Le CNDP/Savoirs CDI a mis en ligne depuis 3 ans un dossier ‘’Utiliser Twitter en classe’’ avec la méthodologie nécessaire.
- Abulédu, plate-forme de ressources éducatives et numériques publie des petits tutoriels vidéo pour l’outil Edutwit.
- Amandine Eter partage son expérience d’utilisation de Twitter en classe de cycle 3, à l’école primaire de Crotenay dans le Jura.
- Pour les professeurs des écoles à Dijon et Nevers, une formation de 3 heures est prévue par exemple au printemps prochain par le réseau Canopé et la Dane (Délégation Académique au Numérique Éducatif).
- Pour les débutants sur Twitter, enseignants ou non, un TwittMOOC est aussi en ligne.
Sources : emedia, Serge Tisseron, Baby Twit, Digital For All Now, NVI
